Construction circulaire
L’économie circulaire a de nombreux bénéfices en termes de réduction des émissions de carbone. Elle est en plein développement. Le recours à l’économie circulaire dans le secteur du bâtiment est déjà partiellement valorisé dans le calcul ACV de l’évaluation des émissions évitées : utilisation de produits ou équipements recyclés pour la construction d’une part, et valorisation des matériaux en fin de vie du bâtiment pour une autre utilisation d’autre part.
Applications :
- Au niveau du chantier de déconstruction : la déconstruction sélective sur site plutôt que tri en plateforme
- Au niveau des produits de construction et équipements : le réemploi de produits lors de la construction du bâtiment candidat à la labellisation
- Au niveau du bâtiment : la mutualisation des espaces entre bâtiments ou au sein d’un même bâtiment ; le potentiel de changement d’usage du bâtiment ; le potentiel d’extension du bâtiment.
La Feuille de route pour l’économie circulaire (FREC) présente 50 mesures pour entrer dans un modèle circulaire vertueux.
Concernant le secteur du BTP, elle prévoit notamment la révision du diagnostic déchet avant démolition, la création d’une filière de Responsabilité élargie du producteur (REP), l’élaboration de guides techniques pour la réutilisation des matériaux et la mise en place de plateformes numériques de sourçage.
Le réemploi des matériaux
La France a introduit pour la première fois l’économie circulaire dans la Loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte de 2015. Elle rappelle la priorité donnée à la préservation des ressources et à la prévention des déchets qui comprend le réemploi.
Le réemploi et la réutilisation contribuent au prolongement de la durée de vie des produits, à la réduction des déchets, à la préservation des ressources et à la diminution de la consommation d’énergie et d’émissions de carbone.
- Selon la définition du Code de l’environnement, le réemploi désigne « toute opération par laquelle des substances/matières/produits qui ne sont pas des déchets sont utilisés de nouveau pour un usage identique ».
- L’ADEME propose une définition plus large en prévoyant trois types de réemploi : utilisation identique sans préparation, utilisation identique avec préparation ou traitement et utilisation détournée du produit.
Objectifs
La France s’est fixée entre autres, les objectifs suivants dans le domaine de la construction :
- Valoriser sous forme matière (réemploi et recyclage) 70 % des déchets du secteur du bâtiment et des travaux publics en 2020.
- Réduire les quantités de déchets d’activités économiques par unité de valeur produite entre 2010 et 2020, notamment ceux du secteur du bâtiment et des travaux publics.
L’impact financier des matériaux de réemploi
Utiliser des matériaux issus du réemploi permet de réduire les émissions de GES des bâtiments et la consommation de carbone et stimule l’emploi local. Cela peut également s’avérer plus économique. Toutefois, quelques éléments sont à prendre en compte.
Si les performances des matériaux sont reconnues par des garanties et des assurances, et qu’il n’y a pas de spécificité de pose liée aux règles professionnelles du matériau concerné, alors le processus d’intégration des matériaux de réemploi ne diffère pas de celui appliqué pour des matériaux neufs. Certaines adaptations peuvent être à prévoir afin d’obtenir des niveaux de performance égaux à ceux des matériaux neufs.
Aujourd’hui, il n’existe pas de données précises sur le coût du réemploi, ce dernier dépendant beaucoup du contexte.
- Pour les chantiers de construction ou de rénovation, il ne devrait pas y avoir de surcoût à utiliser un matériau de réemploi plutôt qu’un matériau neuf, s’il a bien été préparé en amont et si le prix du matériau neuf est conséquent.
- L’ADEME rappelle la nécessité de réaliser un calcul préalable pour déterminer si le réemploi est la solution la plus rentable.
A noter : en raison des potentiels surcoûts du réemploi, il est important de raisonner en coût global de gestion des déchets, c’est-à-dire en intégrant les économies de traitement et les coûts de recyclage.
Au-delà de l’aspect financier, le réemploi peut être un choix engagé en faveur de l’environnement.